Cette exposition retrace une filiation inattendue reliant Jean Arp, Hilla Rebay et Louise Nevelson, trois artistes visionnaires unis par leur conviction que l’art est une force spirituelle. Au-delà de l’histoire des mouvements et des « -ismes », elle révèle un récit plus complexe, façonné par la passion, le mentorat et les échanges créatifs. Comme l’observe Sarah Lea, « ces moments de connexion constituent autant de fils dans le tissu du modernisme qu’une exposition fondatrice ou une œuvre charnière. »
De l’intimité intellectuelle intense entre Arp et Rebay à la naissance du dadaïsme, au soutien de Rebay envers Nevelson en 1927, jusqu’à la réponse poétique d’Arp à la sculpture de Nevelson, leurs histoires forment une lignée cyclique d’inspiration. Chacun de ces artistes a adopté le collage à la fois comme méthode et comme métaphore — un espace de liberté et d’expérimentation où les fragments pouvaient être réassemblés en de nouvelles harmonies.
Leur parenté résidait dans la conviction que l’art devait unifier vie et création.
« Dans leurs quêtes séparées de la puissance spirituelle de la créativité, ces trois artistes laissent aussi un legs inspirant de compagnonnage artistique », ajoute Sarah Lea.
À cette lumière, les pratiques d’Arp, Rebay et Nevelson se révèlent non seulement comme des jalons de l’art du XXe siècle, mais aussi comme des actes de générosité. Leurs œuvres résonnent avec le mysticisme, la théosophie, les cycles de la nature et la quête universelle de sens qui transcende les frontières culturelles. Leur lignée nous montre que le modernisme n’est pas seulement une histoire de mouvements, mais aussi une histoire de rencontres : une constellation de moments.
En mettant en lumière ces affinités, l’exposition nous invite à redécouvrir le modernisme non comme une rupture, mais comme une résonance, où l’art devient, selon les mots de Nevelson, un véritable « cadeau à l’univers ».